Le 11 octobre, l’Observatoire des inégalités a publié un rapport sur l’état de la pauvreté en France.
Ce document montre que la société française souffre. Non pas de ne plus avancer, mais de l’écart entre les discours et les actes. Des promesses non tenues.
"On vit plutôt mieux en France qu’ailleurs, mais l’élitisme social français laisse trop de concitoyens sur le bord de la route, alors que la République leur promet monts et merveilles," expliquent les auteurs...
Et d’affirmer que "ceux qui pensent qu’on en fait trop, que l’on doit s’extasier sur une poignée de « premiers de cordées », doivent l’assumer clairement et arrêter de faire semblant : cela sera moins hypocrite que de se ranger derrière une politique de deux poids deux mesures, une tonne pour les plus aisés et une louche pour les plus pauvres, sous prétexte qu’ils doivent être responsabilisés et qu’il vaut mieux « prévenir que guérir », comme le dit souvent le gouvernement". Le plan pauvreté présenté en septembre dernier est une bonne illustration de ce type de politique qui, mesurant mal l’ampleur des difficultés, ne se dote pas des moyens à la hauteur.
Les auteurs en appellent à des politiques de lutte contre la pauvreté d’une autre envergure que celles qui ont été envisagées jusqu’à présent, adaptées à la diversité des situations. Ils imaginent une toute autre perspective pour le pays avec la mise en place d’une politique combinant un meilleur soutien monétaire pour les plus démunis (notamment les jeunes) et de véritables réponses concrètes aux besoins sociaux (politiques de santé, de logement et surtout réforme de l’école, etc.).
"Au fond, la question est bien de savoir si nous voulons une société du chacun pour soi ou une société de la solidarité, valeur largement partagée. L’enjeu n’est pas mince. Sauf à mettre en place très vite des politiques qui agissent en profondeur, on voit mal ce qui pourrait empêcher la progression des tensions sociales dans notre pays".