Le remboursement anticipé d’un prêt immobilier permet de réduire sa durée et par conséquent le coût total du crédit. Mais quelle est la raison pour laquelle les banques n’apprécient pas ce type de paiement ? Nous allons explorer les différentes raisons qui poussent les établissements financiers à freiner le recours aux remboursements anticipés.
Sommaire
La perte de revenus pour les banques
La principale raison pour laquelle les banques n’aiment pas les remboursements anticipés est la perte de revenus qu’ils génèrent. En effet, lorsque vous contractez un emprunt auprès d’une banque, celle-ci prévoit des intérêts tout au long de la période de remboursement. Ces intérêts représentent une source de profit importante pour l’établissement financier. Si vous décidez de rembourser une partie ou la totalité de votre prêt de manière anticipée, la banque se voit privée d’une partie de ces intérêts, ce qui entraîne une diminution de ses revenus.
Le manque à gagner sur les marges d’intérêt
Lorsque vous procédez à un remboursement anticipé, cela réduit mécaniquement la durée de votre emprunt. Or, plus un prêt est court, moins les intérêts perçus par la banque sont élevés. Ainsi, en réduisant la durée de votre emprunt, vous réduisez également les marges d’intérêt de la banque. Dans ce contexte, il est compréhensible que les établissements financiers soient réticents à autoriser ces remboursements avant la date initialement prévue. Vous pourrez en savoir davantage avec le guide sofinco .
Les frais liés aux remboursements anticipés
Afin de compenser, en partie, leur perte de revenus sur les intérêts, les banques appliquent généralement des frais sur les remboursements anticipés. Ces frais peuvent représenter plusieurs pourcents du montant restant dû et viennent donc s’ajouter au coût total du crédit pour l’emprunteur. Bien que cette pratique puisse paraître injuste, elle permet aux banques de conserver une certaine rentabilité sur leurs opérations de crédit.
Les frais fixes versus les frais proportionnels
Il existe deux types de frais liés aux remboursements anticipés :
- Les frais fixes correspondent à un montant déterminé à l’avance, indépendamment du montant remboursé et de la durée restante du prêt.
- Les frais proportionnels sont quant à eux calculés en pourcentage du capital restant dû ou des intérêts économisés grâce au remboursement anticipé.
Dans tous les cas, le montant de ces frais ne peut excéder 3 % du capital restant dû avant remboursement.
Les exceptions légales aux pénalités de remboursement anticipé
Si les banques n’aiment pas les remboursements anticipés, le législateur a néanmoins prévu des exceptions qui permettent d’éviter les frais qui leur sont habituellement associés. Ces exceptions concernent généralement les cas de force majeure ou de changements notables dans la situation personnelle de l’emprunteur.
Les changements de situation professionnelle et personnelle
- La vente du bien immobilier suite à un changement de domicile pour raisons professionnelles : Si vous déménagez pour des raisons professionnelles et que cela implique la vente de votre logement actuel, les frais de remboursement anticipé peuvent être annulés.
- Le décès de l’emprunteur ou de son conjoint : La loi prévoit également la dispense des frais en cas de décès de l’un des co-emprunteurs ou de leur conjoint.
- La cessation d’activité professionnelle : Enfin, si vous cessez votre activité professionnelle (chômage, invalidité, etc.), vous pouvez également bénéficier d’une exonération des frais liés au remboursement anticipé de votre prêt immobilier.
Comment négocier l’exonération des frais de remboursement anticipé ?
Même si votre situation ne rentre pas dans les exceptions légales, il est parfois possible de négocier avec votre banque afin de bénéficier d’une exonération des frais de remboursement anticipé. Cela dépendra de la politique commerciale de l’établissement financier et de votre profil : solvabilité, ancienneté en tant que client ou montant du prêt.
Les différentes options de négociation
- Négocier au moment de la signature du contrat de crédit : Lorsque vous souscrivez à un prêt immobilier, il peut être judicieux d’aborder dès le départ la question des frais de remboursement anticipé avec votre conseiller bancaire.
- Demander une révision des conditions initiales : Si cette option n’a pas été prévue lors de la signature du contrat, vous pouvez toujours tenter de négocier l’exonération des frais le moment venu, en faisant valoir votre fidélité en tant que client par exemple.